Karin SIGLOCH, géophysicienne sismologue à GEOAZUR, est co-lauréate de l'ERC-Synergy 2025 "HARVEST" avec Cécile GUIEU (océanographe biogéochimiste au LOV) et Matthieu LENGAIGNE (océanographe physicien MARBEC).
Le projet HARVEST (Hydrothermal iron from the earth’s interior as fertiliser of photosynthesis in the ocean), étudie comment le fer émis par les volcans sous-marins stimule la croissance du phytoplancton. Le fer est un élément nutritif essentiel à la vie marine - mais la contribution de ce fer hydrothermal à la productivité biologique reste encore peu connue. C'est surtout le cas pour le volcanisme peu profond dans les océans, susceptible d’influencer directement les eaux de surface. HARVEST vise à combler cette lacune en évaluant le rôle du fer issu de sources hydrothermales profondes et peu profondes dans la production primaire des zones océaniques limitées en fer, à travers une approche intégrée combinant observations de terrain et modélisation.
Grâce à cet ERC d'un montant de 13 millions d'euros, les données recueillies, appuyées par des modèles biogéochimiques avancés, permettront de simuler le devenir du fer hydrothermal et d’en estimer les effets sur la production primaire et le cycle du carbone à l’échelle régionale et mondiale, aujourd’hui et dans le futur. En révélant l’impact encore méconnu du volcanisme sous-marin sur la fertilisation des océans, HARVEST offrira un nouvel éclairage sur les interactions entre la Terre solide, la dynamique océanique et les écosystèmes marins.
Biographie succincte des lauréats
Cécile Guieu, directrice de recherche au Laboratoire d’Océanographie de Villefranche est océanographe spécialisée en biogéochimie marine. Elle s’intéresse aux apports externes de nutriments et de particules à l'océan et à leur impact sur les cycles biogéochimiques marins et sur l'export de carbone dans un contexte de changements des forçages anthropiques et climatiques. Depuis plus de 30 ans, elle étudie les processus mis en jeux par ces apports qu’ils soient d’origine atmosphérique ou plus récemment d’origine hydrothermale, en combinant des approches d’observations en mer et de dispositifs expérimentaux originaux. Après une thèse de l’Université Pierre et Marie Curie en 1991 et deux post-doctorats aux US (Université de Rhode Island puis Texas A&M University), elle est recrutée au CNRS en 1994, menant ses recherches en biogéochimie marine dans le cadre de projets en France (CNRS), et de mobilités à l’étranger (CALTECH, New York University Abu Dhabi).
Les études en géophysique de Karin Sigloch portent sur le manteau terrestre. Elle préfère des sujets de recherche qui mettent en évidence comment les processus du manteau façonnent fortement la surface habitable. L'imagerie sismique, la tectonique globale et l'instrumentation des océans ont été des outils essentiels à cet égard. Karin Sigloch travaille comme directrice de recherche au CNRS à l'UMR Géoazur à Sophia Antipolis depuis 2021.
Elle a obtenu son doctorat à l'université de Princeton en 2008 et a occupé des postes à l'université de Munich LMU (professeure assistante, 2008-2013) et à l'université d'Oxford (professeure associée 2013-2019, professeure titulaire 2019-2021).
Matthieu Lengaigne est océanographe, directeur de recherche à l’IRD, et travaille au sein de l’unité MARBEC (Marine Biodiversity, Exploitation and Conservation, Montpellier). Ses recherches portent sur la variabilité et la réponse du système océan-atmosphère tropical aux forçages climatiques, ainsi que sur l’influence de la physique océanique sur la biogéochimie et les écosystèmes marins. Il s’intéresse particulièrement au climat de la région Indo-Pacifique tropicale et à ses changements en réponse au réchauffement climatique. Après une thèse soutenue à l’Université Pierre et Marie Curie en 2002 et un post-doctorat à l'Université de Reading (Royaume-Uni), il est recruté à l’IRD en 2004. Depuis, il développe ses recherches à l’interface entre dynamique océanique, climat et biogéochimie marine, principalement à partir de la modélisation numérique, en collaborant étroitement avec de nombreux partenaires internationaux, notamment en Asie du Sud et dans l’océan Indien. Lauréat de la médaille de bronze du CNRS, il a joué un rôle moteur dans la coordination scientifique internationale en présidant le Pacific Panel du programme CLIVAR, qui structure les recherches mondiales sur la variabilité et le changement climatique dans l’océan Pacifique.
En savoir plus :
https://www.cnrs.fr/fr/actualite/erc-synergy-2025-les-laureats-heberges-par-le-cnrs
































